Portraits d'artistes - Chef

Gwendoline Blondeel le goût de la scène

Gwendoline Blondeel
En 2021 à l’Opéra Comique, Gwendoline Bondeel faisait figure de révélation dans Titon et l’Aurore de Mondoville.
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Collaborant avec les plus grands ensembles baroques depuis quelques années, Gwendoline Blondeel semble avoir devant elle un avenir radieux. En cette fin d’hiver, on la retrouvera dans David et Jonathas de Charpentier et dans les Leçons de Ténèbres de Couperin.

C’est à l’IMEP de Namur puis à l’Académie du Théâtre de La Monnaie à Bruxelles que la soprano s’est formée, mais en réalité, la musique est pour elle une histoire qui remonte à bien plus loin : « La musique a toujours fait partie de ma famille, mes parents sont très mélomanes. Quand j’étais petite je chantais dans des troupes de comédies musicales puis à 14 ans j’ai intégré les chœurs d’enfants de La Monnaie. C’est vraiment là que la musique classique est rentrée dans ma vie. » Tout au long de sa route, Gwendoline Blondeel a su trouver de belles sources d’inspiration : « J’ai énormément écouté Sandrine Piau et Sabine Devieilhe, elles ont été mes deux grands modèles. Mais ce sont aussi certains chefs qui m’ont vraiment permis d’avancer dans mon travail. Le premier auquel je pense est William Christie. Une de mes premières productions professionnelles était avec lui, je chantais l’Aurore dans Titon et l’Aurore. Je m’en souviendrai toujours car j’ai été projetée directement dans un rôle-titre et j’ai beaucoup appris. »

Si on a découvert Gwendoline Blondeel dans le répertoire baroque, elle ne le définit par pour autant comme l’essence de son identité artistique : « Je ne pense pas que le répertoire baroque soit mon répertoire de prédilection. Ce sont les hasards de la vie qui m’ont amenée à en chanter beaucoup, sans que ce soit volontaire de ma part. Je dirais plutôt que c’est mon répertoire du moment, même si je l’adore ! » La musique baroque française occupe une place particulière dans l’agenda de la chanteuse cet hiver encore : « J’affectionne profondément cette musique parce que je trouve qu’il y a une vraie liberté laissée à l’artiste et les sentiments sont exprimés avec beaucoup de justesse. En plus, le français est ma langue maternelle, ce qui me permet d’explorer facilement la dimension théâtrale. »

Au Théâtre des Champs-Élysées aura lieu la reprise de la production de David et Jonathas créée à Caen cet automne avec l’ensemble Correspondances. Gwendoline Blondeel y retrouve le rôle de Jonathas : « La collaboration avec Sébastien Daucé s’est faite de manière très fluide et a été particulièrement riche comme il est un spécialiste de Charpentier. Nous avons travaillé en profondeur sur le texte et j’adore mon rôle. Musicalement il se passe plein de choses, il n’y a pas une page à jeter, chaque phrase est somptueuse. » Quelques jours plus tard à Versailles, la soprano interprète les Leçons de ténèbres de Couperin : « Je les ai chantées à diverses reprises, et selon l’actualité, mon ressenti et l’équipe avec qui je suis, de nouvelles idées arrivent toujours. Les Leçons de ténèbres sont très théâtrales même si c’est de la musique religieuse. » Pour les prochaines années, Gwendoline Blondeel espère surtout multiplier les expériences scéniques : « En termes de répertoire, l’opéra est ce qui m’attire le plus, je m’y sens chez moi. J’aimerais avoir davantage d’occasions de prendre part à des productions mises en scène. J’aimerais aussi étendre mon répertoire, aller vers Mozart et la musique française avec Debussy ou Poulenc. » Des vœux sans aucun doute appelés à se réaliser !

Élise Guignard

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