Puccini, Tosca Opéra Bastille, du 23 novembre au 18 avril
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Retour du flamboyant chef-d’œuvre de Puccini dans la mise en scène du regretté Pierre Audi. L’Opéra de Paris a fait les choses en grand avec les plus grands titulaires actuels des principaux rôles.
On vénère ou on déteste Puccini et le point de partage des eaux se situe précisément sur le véritable raz-de-marée émotionnel que constitue Tosca. Opéra parmi les opéras pour les thuriféraires de Puccini, pensum insupportablement mélodramatique pour les censeurs du compositeur italien, Tosca connaît d’abord, à sa création à Rome en 1900, des débuts difficiles (la critique se montra impitoyable) avant de rapidement conquérir les publics du monde entier. Sur un livret du tandem Illica-Giacosa d’après la pièce de Victorien Sardou, Puccini offre peut-être la musique la plus sensuelle de sa production, la plus violente aussi (l’affrontement paroxysmique entre Tosca et le sadique chef de la police Scarpia). Au centre de l’œuvre, il y a évidemment la cantatrice Flora Tosca, personnage « plus vrai que nature », dont la jalousie va précipiter la perte de son amant Caravadossi et son propre suicide final. Plus que la beauté des deux airs célèbres (« Vissi d’arte » bien sûr, et « E lucevan le stelle » de Caravadossi), c’est la puissance d’un orchestre opulent et omniprésent qui rend cet opéra unique.
La distribution annoncée par l’Opéra de Paris impose le respect. Pour la série de représentations des mois de novembre et décembre, Saioa Hernández et Elena Stikhina endossent tour à tour les atours de la jalouse cantatrice, aux côtés des Caravadossi de Roberto Alagna, Jonas Kaufmann et Adam Smith, pour subir les foudres d’Alexey Markov et Ludovic Tézier en Scarpia. La jeune et superbement talentueuse Oksana Lyniv dirigera l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra dans une partition qu’elle connaît bien, pour l’avoir magnifié, par exemple, au Deutsche Oper de Berlin.