Coups de cœur - Romantique

Janine Jansen, violon les 10 & 11 décembre, Philharmonie

Janine Jansen, violon Partager sur facebook

Par son lyrisme chaleureux mais aussi une énergie électrisante, la grande violoniste néerlandaise rend justice à toutes les partitions qu’elle aborde : nouvelle preuve avec l’Orchestre de Paris et Klaus Mäkelä, dans l’éternel Concerto pour violon de Brahms.

Janine Jansen entretient avec le chef-d’œuvre de Brahms une relation intime depuis ses débuts. Le compositeur destinait sa partition à un musicien qu’il admirait éperdument : Joseph Joachim, l’un des plus grands virtuoses de son instrument durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Joachim contribua certainement et décisivement à la naissance du concerto mais loin de se cantonner à un panégyrique au grand violoniste, Brahms livra une œuvre d’une maîtrise d’écriture stupéfiante, avec un orchestre sublime dialoguant à part égale avec le violon, sans oublier une veine mélodique à la beauté absolue, offrant même dans l’irrésistible finale une déclaration d’amour à la musique hongroise (Joachim était originaire de ce pays). Le Concerto op. 77 (le seul pour le violon du compositeur) connut sa création le 1er janvier 1879 à Leipzig. Champion du Concerto pour violon de Beethoven, Joachim insista (Brahms n’y était pas favorable) pour que les deux partitions soient inscrites au même concert, soulignant ainsi les affinités qu’elles partageaient. L’accueil s’avéra mitigé (trop difficile à jouer et aussi à écouter, selon les observateurs d’alors) mais la pièce entama rapidement une marche en avant qui n’a jamais faibli depuis.

Janine Jansen et Klaus Mäkelä sont de vieux complices (ils ont signé un enregistrement de référence du concerto de Sibelius pour Decca) et gageons qu’ils trouveront cette osmose si importante pour l’interprétation de ce monument. À noter, au programme, une Symphonie en ré majeur de Franck qui s’annonce somptueuse et la création française de Body Cosmic d’Ellen Reid.

Restez connectés