Massenet, Werther du 19 au 25 janvier, Opéra Comique
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Chef-d’œuvre du répertoire français, Werther n’a cessé de fasciner par son intensité. Cette nouvelle production promet d’en révéler toute la force poétique, portée par une distribution de premier plan.
Lorsque Jules Massenet conçoit Werther, sa renommée est déjà solidement établie grâce à de nombreux succès, dont Manon (1884). Pourtant, la gestation de l’opéra s’avère difficile. Passionné par le roman de Goethe, le compositeur se montre exigeant sur le livret, remanié par Paul Milliet et Édouard Blau. Jugée trop sombre et trop germanique par l’Opéra-Comique, l’œuvre voit sa création retardée. Werther est finalement créé à Vienne en 1892, en allemand, avant Genève puis Paris en 1893, où l’accueil du public demeure réservé malgré l’enthousiasme critique. Ce n’est qu’en 1903 que l’opéra s’impose durablement en France, après avoir déjà conquis de grandes scènes internationales. Massenet revendique pour Werther une musique affranchie des conventions, fondée sur la simplicité et la vérité poétique. Il s’inscrit dans une esthétique personnelle où l’orchestre exprime les climats intérieurs des personnages sans renoncer à l’élégance mélodique française. L’ouvrage se concentre presque exclusivement sur la relation entre Werther et Charlotte, transformant le roman de Goethe en un drame amoureux. La partition accompagne une descente progressive vers le tragique, ponctuée de pages célèbres comme le « Clair de lune », la Scène des Lettres, « Pourquoi me réveiller » ou « Va, laisse couler mes larmes ». Autant de pépites qui seront sublimées par Pene Pati et Adèle Charvet pour cette nouvelle production. À la tête de Pygmalion, Raphaël Pichon livrera sans aucun doute une lecture inspirée du chef-d’œuvre, magnifiée par la mise en scène de Ted Huffman.
