Bach Variations Goldberg
J-L Ho, clavecin.
C’est un « classique », au sens le plus ordinaire du terme : dès les premières mesures, l’auditeur reconnaît une mélodie entendue mille fois, avec un émerveillement toujours renouvelé. Pourtant, passée la première minute, rien n’est plus « classique » dans cet univers en expansion. Chaque nouvelle variation – et il y en a 30 ! – va plus loin que la précédente, décrit une orbite plus étincelante. L’auditeur suit, passionné, le geste du créateur, le voit remodeler son propre monde, dans une profusion de genres et de figures mélodiques qui semble surhumaine.
Même l’appellation classique de l’ensemble, ce nom de Variations Goldberg, est trompeuse. En réalité, lorsque Jean-Sébastien Bach les fait publier, en 1741, il les intitule « Aria avec différentes variations pour clavecin à deux claviers ». Le détail a son importance. Même si elle est souvent jouée au piano, la partition a été spécifiquement pensée pour un instrument comparable à celui que le facteur Antoine Vater a fabriqué en 1732. La Fondation en dispose d’une copie, dont le musicien en résidence Jean-Luc Ho a pu découvrir toutes les subtilités. Après l’intégrale des Partitas, donnée l’année dernière, le claveciniste s’attaque à un nouveau sommet, avec ces vertigineuses Variations.