Boulez, Le Soleil des eaux le 23 janvier, Maison de la Radio
Dans le cadre du Centenaire Pierre Boulez à la Maison de la Radio, le chef slovaque Juraj Valčuha dirige l’Orchestre National de France dans des partitions incontournables de Bartók et Debussy ainsi que dans une œuvre plus rare mais tout aussi captivante du compositeur français à l’honneur.
Monuments du répertoire pour orchestre, le Concerto pour piano n° 3 de Bartók (donné avec Jean-Efflam Bavouzet en soliste) et les Nocturnes de Debussy (pour lesquels le Chœur de Radio France joint ses forces à la phalange symphonique) furent dirigés par les plus grands chefs, notamment Pierre Boulez à qui l’on rend ici hommage. En outre on pourra entendre une œuvre passionnante du chef et compositeur qui éclaire les liens qu’il aimait tisser avec les autres arts : Le Soleil des eaux. Il s’agit d’une cantate pour soprano, chœur mixte et orchestre composée à partir de deux poèmes de René Char. Boulez s’intéressa à plusieurs reprises à l’œuvre du poète français, se disant impressionné par « sa façon de dire les choses ». En dehors de la cantate qui nous occupe ici, on peut penser à une autre cantate, Le Visage nuptial, ou à la partition pour voix et six instruments Le Marteau sans maître. Avant sa forme définitive éditée en 1968, Le Soleil des eaux connut trois premières moutures, en 1948, 1950 et 1958, ce qui montre le long de processus de travail que l’œuvre engendra. Elle est divisée en deux parties aux écritures très différentes, qui correspondent aux deux poèmes : « La Complainte du lézard amoureux » et « La Sorgue » (qui est une rivière du Vaucluse). On a hâte d’entendre l’œuvre dans la voix de la soprano Sarah Aristidou qui avait été nommée aux Victoires de la musique classique en 2022.