Webern Cinq Pièces op. 10

Image originelle, Transmutation, Retour, Souvenir, Âme : même s’il les a finalement abandonnés, les titres envisagés par Anton Webern pour ses Cinq pièces op. 10 décrivent parfaitement ce concert, aux confins du souffle et de la spiritualité.

De la fugacité des pièces d’Anton Webern aux aurores boréales qui ont inspiré Lichtbogen de Kaija Saariaho, quelque chose de fantomatique se dégage de ce programme. Un sentiment renforcé par ces révélations lumineuses que Mark Andre cherche dans les anfractuosités du son, dans cette commande de l’Ensemble intercontemporain associé à l’Ircam. Quatre Chants pour franchir le seuil, enfin, a tout d’une œuvre testament, même si elle n’a pas été conçue comme telle : c’est la dernière partition achevée de Gérard Grisey, avant qu’une rupture d’anévrisme l’emporte prématurément en 1998. S’inspirant du Livre des morts égyptien, il y compose involontairement son propre Requiem, le seuil dont il est question étant celui qui sépare la vie du trépas.