Tchaïkovski & Chostakovitch
S. Kim, piano ; C-J Kang, violon ; E. Moreau, violoncelle.
Un trio enthousiaste pour illuminer de leur talent les poignants Trio op. 50 « A la mémoire d’un grand artiste » de Tchaïkovski et l’opus 67 de Chostakovitch. Malgré l’indéniable beauté des deux trios au programme, un parfum de douleur nimbera la soirée. Par sa dédicace « A la mémoire d’une grand artiste », Tchaïkovski dans son opus 50 fait allusion au pianiste Nikolaï Rubinstein, grand ami du compositeur décédé depuis peu. C’est une page d’une exigence inouïe en particulier pour la partie piano, baignée d’un bout à l’autre de la partition d’un lyrisme mélancolique de toute beauté. Il est aussi question de douleur et de deuil avec l’œuvre de Chostakovitch, datant de 1944, et dédiée à la mémoire de son ami Ivan Sollertinski, directeur de la Philharmonie de Leningrad et aux morts du camp d’extermination de Dajdanek en Pologne, alors récemment découvert par les Russes. L’œuvre est parcourue d’une tension puissamment obsessionnelle dans la répétition des thèmes, comme une sorte de longue lamentation de douleur.
Tchaïkovski Trio pour piano op. 50 « A la mémoire d’un grand artiste »
Chostakovitch Trio n° 2 op. 67