Stravinski Le Sacre du printemps
Orchestre de Paris. Dir. : K. Mäkelä. A. S. Ott, piano. Ravel, Saariaho.
Partition totémique, Le Sacre du printemps magnifie la force tellurique de l’orchestre, quand le Concerto en sol rayonne d’une modernité subtile. Deux piliers du répertoire, accompagnés d’une passionnante création de Kaija Saariaho.
Composé en 2019, Vista de Kaija Saariaho évoque les vastes paysages américains vus du volant, en un impressionnant tourbillon sonore, dans lequel un lyrisme parfois âpre alterne avec un esprit volubile de toccata. L’ouverture confiée à deux hautbois n’est pas sans rappeler le solo de basson introductif du Sacre du printemps, œuvre phare de la modernité musicale : expérience orchestrale ultime que ce formidable rituel païen, dont la radicalité et la « barbarie » firent qu’un certain 29 mai 1913, à Paris, on brisa les fauteuils.
Autre chef-d’œuvre, le testamentaire Concerto en sol de Ravel, enfin, réussit la fusion d’un imaginaire classique avec les accents d’un jazz parfois gershwinnien. Sa prodigieuse énergie, qui éclate dans le grisant « mouvement perpétuel » du Finale, le cède toutefois à l’émotion dans l’Adagio, où l’esprit de Mozart renaît dans une mélodie sublime, hypnotique et déchirante.
Vous aimerez aussi
Symphonique
Strohl
Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : C. Scaglione. S. Isserlis, violoncelle ; M. Perbost, soprano. Dvořák, Strohl.