Stravinski Le Sacre du printemps
Les Dissonances. Violon & dir. : D. Grimal. Enesco, Ravel.
Voyage au cœur de la modernité et modernité voyageuse avec ce programme où la Grèce onirique de Ravel côtoie la formidable puissance païenne de la Russie stravinskienne, avant que l’art violonistique d’Enesco ne restitue toute l’énergie des danses roumaines.
La confrontation de Daphnis et Chloé et du Sacre du printemps nous transporte à l’âge d’or de la vie musicale parisienne. Avec la symphonie chorégraphique de Ravel (1912), l’orchestre atteint des sommets de raffinement dans les textures, archaïques ou irisées, laissant la pudeur expressive soulever le voile d’une Antiquité de rêve. Stravinski lui-même admirait cette partition, mais l’année suivante, rien ne pouvait résister à son Sacre, cause de l’un des plus mémorables scandales de l’histoire de la musique. Jamais l’orchestre ne s’était adonné à un tel paroxysme dionysiaque, ni n’avait officié dans un rituel si incantatoire. À la geste populaire, Stravinski insuffle une modernité radicale, et c’est le folklore, encore qui imprègne le virtuose Caprice roumain d’Enesco. Caprice ? Cette partition inachevée, pieusement reconstruite par Cornel Ţăranu, n’en est pas moins ambitieuse : envoûtante, elle renferme dans son Lento une merveille de musique « nocturne ».
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