Ravel La Valse
Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : L. Kuokman. J. Fournel, piano. Brahms, Strauss.
Lio Kuokman et l'Orchestre national d’Île-de-France conjuguent lyrisme et sensualité. Jonathan Fournel les rejoint dans les joutes automnales du Deuxième Concerto de Brahms.
Esquissé dès 1878, sous forme de fragments épars notés au hasard, le Concerto n°2 de Brahms a progressivement mûri pour devenir l’une de ses œuvres les plus abouties et les plus finement ciselées. Brahms en inscrit le point final au cours de l’été. « Je dois vous dire que j’ai écrit un petit concerto pour piano, avec un joli petit scherzo. Il est en si bémol ; bien que cela soit une très bonne tonalité, je crains de l’avoir mise à contribution un peu trop souvent », écrit-il à Herzogenberg. En fait de « petit concerto », la partition est l’une des plus longues et des plus exigeantes du répertoire. L’ajout d’un scherzo, initialement prévu pour le Concerto pour violon, renouvelle la conception habituelle en trois mouvements pour se rapprocher de celle, quadripartite, de la symphonie. Le succès de son opéra Le Chevalier à la rose (1911) conduisit Richard Strauss à en tirer deux « suites de valses» en 1934 et 1944, puis celle-ci, parfois nommée Grande Suite, avec la collaboration du chef polonais Artur Rodziński. Ses cinq parties sont enchaînées, de sorte que cette pièce au style straussien opulent se présente comme un poème symphonique, qui évoque les principaux personnages ou les situations phares du livret. On sait Ravel animé depuis ses débuts par un ardent désir de moderniser les formes anciennes, de redonner vie et charme à ce qui semblait mort ou dépassé, et il retrouve pour composer cette « apothéose de la valse viennoise » un entrain qu’il n’a plus connu depuis longtemps. S’il se défendra plus tard d’y faire une quelconque référence à la déchéance de la capitale de l’empire austro-hongrois défait, La Valse n’en est pas moins une métaphore de ce qu’a été la valse de Vienne, de sa naissance, jusqu’à son acmé.
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