Prokofiev Concerto pour piano n° 1
Berliner Philharmoniker. Dir. : K. Petrenko. A. Vinnitskaya, piano. Tchaïkovski, Suk.
Pour accompagner l’alacrité grisante du jeune Prokofiev, la puissante dialectique du drame shakespearien revu par le génie de Tchaïkovski constitue une véritable ode à l’orchestre, à laquelle répond, par son frémissant hommage à la nature, l’art délicat de Josef Suk.
La veine shakespearienne de Tchaïkovski donne sa pleine mesure dans l’Ouverture Roméo et Juliette, composée en 1870 à l’instigation de Balakirev : le thème de la haine entre les deux familles, avec son orchestration paroxystique, y contraste avec la tendresse de celui des amants tragiques. Après ce drame symphonique, c’est toute l’intériorité d’un poème que propose le Conte d’été (1909) de Josef Suk, dont les cinq mouvements, dédiés à l’enchantement solaire ou aux mystères nocturnes, composent une bouleversante ode à la nature. A ces pages narratives ou introspectives, il fallait une puissante contrepartie : il n’en est sans doute pas de meilleure que le Concerto pour piano n° 1 de Prokofiev, qui malgré quelques incises méditatives, déploie l’énergie motoriste et la modernité conquérante d’un « barbare » de vingt ans.
Vous aimerez aussi
Symphonique
Strohl
Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : C. Scaglione. S. Isserlis, violoncelle ; M. Perbost, soprano. Dvořák, Strohl.