Mozart Cosi fan tutte
Chœur Unikanti, Le Concert d'Astrée. Dir. : E. Haïm. L. Pelly, mise en scène. Avec V. Santoni, G. Arquez, C. Dubois…
Così fan tutte est certainement, de tous les opéras mozartiens, celui où l’érotisme affleure de la manière la plus certaine. Ce qui tient du manuel de « savoir-aimer » s’incarne ici dans une trame sonore d’une infinie délicatesse. L’effet combinatoire du livret se délecte des permutations qui découlent des situations (les trois hommes, les trois femmes, les trois couples…) et offre à Mozart une incroyable variété de situations et ensembles vocaux (du duo au sextuor). La musique épouse le rythme haletant du livret et tous les registres psychologiques par lesquels passent les protagonistes, du trouble sensuel à l’assurance la plus affirmée.
Pour cette nouvelle production, nous retrouvons le metteur en scène Laurent Pelly (qui nous avait comblé il y a trois saisons avec un Barbier d’un grand raffinement) et la cheffe Emmanuelle Haïm que l’on ne présente plus ici tant le Théâtre est sa maison parisienne depuis longtemps. Tous deux se connaissent depuis une certaine Alcina à l’Opéra de Paris et partagent ce goût de la théâtralité dont Così est l’un des plus beaux exemples. On retouvera pour l’occasion une équipe de chanteurs de rêve. Qu’on en juge : honneurs aux dames avec le duo Vannina Santoni (blonde Fiordiligi) et Gaëlle Arquez (brune Dorabella), tour à tour courtisées par le Ferrando de Cyrille Dubois et le Guglielmo de Florian Sempey. Laurent Naouri devrait camper avec le panache qu’on lui connaît la figure réconciliatrice d'Alfonso aidé en cela de la facétieuse Despina d’Anna Aglatova qui nous avait tant charmé en Suzanne des Noces signées James Gray.
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