Mahler Symphonie n° 5
Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : C. Scaglione. D. de Vigan, texte et lecture.
Delphine de Vigan et Case Scaglione nous plongent dans la tempétueuse et véhémente odyssée de la Cinquième de Mahler.
Un bourgeois allemand voit s’effondrer son système de valeurs, terrassé par la beauté d’un éphèbe dans une Venise moribonde, infestée par le choléra… La profondeur de Thomas Mann, magnifiée par la poésie viscontienne, a fait de l’Adagietto de la Symphonie n° 5 de Mahler le symbole même de la fatalité d’Eros. Avec ses cinq mouvements organiquement liés, la partition de 1904 n’en est pas moins parfois véhémente, convoquant la rigueur de la fugue et l’énergie de la danse avec le voile d’ironie propre au compositeur. « C’est par des moyens musicaux que j’ai voulu tout exprimer », explique Mahler à propos de la Cinquième, la première à renoncer totalement aux textes (et donc aux chœurs et aux solistes) et aux sous-textes. Plus tard, il ajoute : « la routine acquise dans les quatre premières symphonies m’avait ici complètement laissé en plan, car un tout nouveau style exigeait une nouvelle Si je n’atteins plus comme autrefois au sommet de l’enthousiasme, celui-ci a été remplacé par la pleine force et par un métier accompli. Je me sens aujourd’hui totalement maître de mes moyens techniques, et pour longtemps capable aussi de tout réaliser ».
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