Händel Alcina
Collegium 1704. Dir. : V. Luks. J. Heřman, mise en scène. Avec K. Gauvin, M. Hagen, K. Justin…
Londres 1735 : Haendel est au faîte de sa gloire, mais sa Royal Academy of Music est un colosse aux pieds d’argile, tant la concurrence est rude avec l’Opéra de la Noblesse. Aussi lui faut-il afficher un nouveau chef-d’œuvre porté par un personnage charismatique. En 1733, Haendel avait triomphé avec Orlando, d’après le poème épique de l’Arioste, pour ce nouvel opus il puise à la même veine en reprenant le livret de L’Isola d’Alcina, premier opera seria de Riccardo Broschi (le frère de Farinelli) créé à Rome en 1728.
L’héroïne en est la magicienne Alcina, dont l’île enchantée permet des scènes exotiques et spectaculaires, parsemées de moments oniriques ou véritablement « furieux », mais également d’épanchements amoureux dont Haendel est un maître. Le rôle-titre est tenu par Anna Maria Strada del Pò jouant l’enchanteresse qui ensorcèle le chevalier Ruggiero interprété par le Castrat Carestini. Le succès de l’œuvre fut éclatant, grâce à un florilège d’airs de haut vol : Haendel est à son meilleur avec ce livret contrasté, et fait assaut de virtuosité et d’invention mélodique, taillant à ses personnages des caractères puissants, brossés avec une ampleur quasi mythique.
Pour cette nouvelle production, c’est Karina Gauvin, véritable icône du rôle d’Alcina, qui porte une brillante distribution que Václav Luks, haendélien dans l’âme, conduit à travers l’Europe dans une mise en scène riche et expressive, qui fait revivre au mieux les sortilèges du Palais de cette Magicienne amoureuse.
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