Fazil Say piano
F. Eichhorn, violon. Say, Brahms, Schumann…
On ne présente plus la Sonate pour violon et piano Frei aber Einsam (Libre mais seul) conçue par Johannes Brahms, Albert Hermann Dietrich et Robert Schumann en 1853, ni celle que l’auteur de Carnaval écrivait deux ans plus tôt « très fâché contre certaines personnes ». On connaît en revanche moins l’opus 82 (2019) de Fazıl Say, que Friedemann Eichhorn, son inspirateur, enregistrait avec l’auteur à peine l’œuvre achevée (Naxos). Le Turc y semble lui aussi en colère : l’indignation contre les ravages des chercheurs d’or sur les forêts du Mont Ida secoue le premier volet. Le deuxième mêle piaillements d’oiseaux et effluves de jazz oriental, là où le troisième trépigne aux rythmes d’un horon, danse originaire des rives de la Mer Noire. Quel voyage !