Concertos pour une Reine
La Chambre Lamoureux. Violon & dir. : H. Borsarello. Mozart, Haydn, Saint-George.
En 1756, l’année de naissance de Mozart, La France et l’Autriche enterraient la hache de guerre et nouaient une alliance qui eut des conséquences heureuses dans le domaine musical, établissant des flux culturels nouveaux entre les deux pays. Marie-Antoinette, fille de l’impératrice Marie-Thérèse, mariée au futur Roi de France, participa à ce rapprochement. A cette époque, Haydn devint l’un des compositeurs les plus joués à Paris. Il composa une série de six symphonies dites «parisiennes», dont l’une précisément intitulée « La Reine de France » proposait des variations sur une chanson française.
Mozart eut moins de chance. En 1763, alors qu’il avait été fort bien reçu à la cour de Louis XV, il rencontra l’indifférence du public et du milieu musical lorsqu’il revint à Paris en 1778, ce qui ne l’empêcha pas de comprendre le style de musique apprécié en France et qu’il fera sien.Parmi les compositeurs appréciés par Marie-Antoinette se trouvait également un personnage hors du commun : le Chevalier de Saint George. Né en Guadeloupe d’un père colon et d’une mère esclave, il fut le premier compositeur noir à se faire une place à la cour. Escrimeur redoutable, violoniste génial et compositeur de talent, il reçut le soutien de la Reine lorsqu’il présenta sa candidature à la direction de l’Opéra.Témoignage d’un autre temps, Joseph Bologne de Saint Georges est aujourd’hui redonné en salles de concert après un long oubli certainement à mettre sur le compte d’un racisme culturel ou du préjugé de couleur encore hélas largement ancré à l’aube du XXe siècle. Pourtant, ses quatuors, ses symphonies et ses concertos pour violon appartiennent bel et bien comme ceux de Mozart et Haydn à l’apogée du style classique européen.
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