Chostakovitch Symphonie n° 7
Orchestre de Paris. Dir. : K. Mäkelä. B. Rana, piano. Rachmaninov.
Grisante et poignante soirée russe avec la Rhapsodie de Rachmaninoff confiée aux doigts incandescents de Beatrice Rana, et le monument de force, de tragédie et d’ambiguïté que constitue, chez Chostakovitch, sa grande symphonie « de guerre ».
Comme l’avait fait Brahms, c’est sur le thème du Caprice n° 24 pour violon, que Rachmaninoff élabora sa Rhapsodie concertante. La démonstration d’écriture, faisant alterner lyrisme et vélocité, n’empêche en rien le sentiment du tragique – avec la citation du Dies Irae – et celui d’une modernité parfois proche de Prokofiev.
En regard, la Symphonie « Leningrad », évoquant le siège de la ville par les troupes allemandes, demeure une expérience musicale d’une incomparable intensité. Submersion de la joie et de l’insouciance par la force brutale, étranges rémissions ludiques dans le flux des interjections agressives, des harmonies discordantes et des ostinatos martelés… La conclusion tient d’une l’apothéose victorieuse, sans que l’impression d’une violence erratique ne se dissipe jamais : toute l’ambiguïté de Chostakovitch, à l’expressivité aussi irrésistible qu’hermétique, transparaît dans cette fabuleuse page d’orchestre.
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