Rossini Le Barbier de Séville

Inspiré de la pièce de Beaumarchais, Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini fait partie des piliers du répertoire lyrique et constitue sans aucun doute l’un des exemples les plus grandioses d’opéra bouffe italien. On peut l’apprécier de nouveau à l’Opéra de Paris dans une distribution enthousiasmante.
D’abord mal reçu à sa création (il fut même sifflé lors de la première à Rome), Le Barbier de Séville connut un succès fulgurant dès sa seconde représentation. Le livret de Cesare Sterbini mêle intrigue amoureuse, humour et situations rocambolesques : l’histoire se déroule à Séville et met en scène le comte Almaviva qui, avec l’aide du rusé Figaro, cherche à conquérir Rosina enfermée par son vieux tuteur, le docteur Bartolo qui veut l’épouser. Figaro, moteur de l’action, déploie des trésors d'ingéniosité pour réunir les deux jeunes amoureux. Mais c’est avant tout la musique de Rossini qui donne à l’œuvre toute sa saveur. Du haut de ses 24 ans, le compositeur signe une partition brillante et pleine d’esprit, à la fois légère et virtuose. Rythmes trépidants et feux d’artifice de vocalises lui insufflent une énergie jubilatoire irrésistible. Certains airs sont devenus de véritables « tubes » comme « Largo al factotum » chanté par Figaro ou « Una voce poco fa » entonné par Rosina. Sous la direction de Diego Matheuz et dans la mise en scène de Damiano Michieletto, une distribution de haut vol s’empare du chef-d’œuvre. On y entend notamment la jeune mezzo Aigul Akhmetshina (en alternance avec Isabel Leonard) que les plus grandes maisons d’opéra commencent à s’arracher, conquises par son timbre opulent et son tempérament scénique flamboyant.