Coups de cœur - Musique ancienne

Händel, Deborah le 23 mai, Théâtre des Champs-Élysées

Händel, Deborah Partager sur facebook

Second oratorio en anglais de Händel, aujourd’hui rarement donné, Deborah subjugue pourtant par son ampleur prodigieuse. L’œuvre est ici magnifiquement dirigée par un géant de la musique ancienne : Ton Koopman.

C’est à Londres que Georg Friedrich Händel réalisa l’essentiel de sa carrière à Londres, composant ses plus grands opéras seria pour la Royal Academy of Music. Son séjour en Italie, au tournant du XVIIIe siècle, avait été décisif : il y avait assimilé les innovations stylistiques les plus en vogue, qu’il adapta avec virtuosité à la sensibilité du public londonien. Il en résulta des œuvres d’une intensité dramatique et d’une virtuosité éblouissantes. Lorsque l’opéra italien finit pas perdre de son attrait aux yeux du public anglais, Händel, fin stratège autant qu’artiste inspiré, opéra un tournant décisif dans sa production : il commença à ses consacrer aux oratorios en anglais, renouant ainsi avec le succès. Ceux-ci déploient un sens théâtral aussi saisissant que dans les opéras. Le compositeur y excelle dans l’art de peindre les passions humaines, en s’appuyant sur des chœurs spectaculaires et des airs solistes d’une grande expressivité. Deborah fut le second oratorio anglais composé par Händel, après Esther. Il fut créé en 1733 (la même année que Orlando). Selon une pratique courante de l’époque, la musique « recycle » certaines œuvres antérieures. Elle frappe surtout par son ampleur (on y trouve des chœurs à huit parties !) et son faste.
L’immense savoir de Ton Koopman saura nourrir à coup sûr sa vision de l’œuvre. Il dirige ici les excellents Amsterdam Baroque Orchestra & Choir, qui entourent une distribution superlative où l’on retrouve notamment Sophie Junker et Jakub Józef Orliński.

Restez connectés